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Tester l'éthique des salariés ? Ou est l'éthique ???



Suite à la lecture d'un article diffusé sur l'excellent blog d'Olivier DAVOUST (Mon petit Observatoire du Recrutement)  commentant un article des Echos, je me permets de diffuser cet article de Lucie DELAPORTE pour les Echos.fr.

Midot teste l'éthique des futurs salariés

[ 05/05/09  Les Echos   ]

La société propose aux entreprises un questionnaire inspiré des détecteurs de mensonge.

Le manque d'intégrité de certains collaborateurs peut, on le sait, coûter cher aux employeurs. Rien d'étonnant à ce que certains cherchent donc, par des moyens parfois douteux, à déceler les salariés potentiellement malhonnêtes : vérification des titres et diplômes, enquêtes sur la vie privée ou graphologie... un marché s'est développé. Mais la société Midot, déjà implantée dans près de 24 pays et qui se lance aujourd'hui en France, va plus loin. « Comme il n'est pas possible de passer les salariés au détecteur de mensonge, nous avons transformé la méthode, selon une formule brevetée, en un test, explique Amir Lapid, gérant de Midot France. Lors des entretiens d'embauche, « fiabilité », « honnêteté », « morale personnelle » sont ainsi soumis à une batterie de plus de deux cents questions auxquelles le candidat est invité à répondre en ligne.

« Toutes les formes de déviances »

A la manière des questionnaires qui demandent aux touristes se rendant sur le sol américain s'ils sont, ou non, membres d'une organisation terroriste ou s'ils ont l'intention de commettre un attentat, le test n'y va pas par quatre chemins : Avez-vous déjà été considéré comme suspect dans une enquête policière, mis en examen ou condamné en justice ? Combien de fois vous êtes-vous battu, ou avez-vous pris le volant, ivre, l'année passée ? Accepteriez-vous que nous vérifions les informations que vous nous avez données auprès des autorités compétentes (police, justice, banques, précédent employeur) ? Naïf ? « On ne peut pas tricher car, sur le modèle des tests de personnalité, la même question est reposée plusieurs fois sous des formes différentes », assure Nathalie Dian, cogérante. Imparable. L'entreprise délivre ensuite une note qui permettrait d'écarter les candidats suspects. Pour tester le personnel en interne, à l'occasion d'une promotion ou d'une mobilité sur un poste sensible, l'entreprise a également une solution nommée « Trustee » et qui repose sur le même principe.

A l'étranger, la formule aurait déjà séduit de grands groupes tels qu'Adecco, Toys'R'Us ou Manpower, affirme l'entreprise. Sur le marché hexagonal, Midot préfère respecter la confidentialité de ses clients. Reste que, pour s'implanter en France, Amir Lapid concède avoir dû s'entourer d'avocats pour proposer une offre conforme à la législation. « Les personnes soumises au test doivent savoir qu'elles ont le choix de répondre ou non à ces questions et que cela ne nuira pas au processus de recrutement », explique ainsi le gérant.

Contactée, la CNIL qui prenait connaissance du dossier, assurait qu'il faudrait également se montrer attentif à la manière dont les informations recueillies seraient conservées. Quant à l'éventuelle levée de boucliers des syndicats, Nathalie Dian répond qu'elle n'aurait pas de raison d'être : « Nos tests donnent des indications sur toutes les formes de déviances potentielles, comme le harcèlement moral par exemple, ce qui ne peut que les satisfaire. » A voir.

LUCIE DELAPORTE, Les Echos




30/05/2009
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