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Renault: nouveau suicide au technocentre

LEXPRESS.fr

Un homme qui travaillait chez Renault, au technocentre de Guyancourt, s'est donné la mort. Il a expliqué son geste par ses difficultés au travail. C'est le troisième suicide depuis octobre sur le site. Le parquet ouvre une enquête





n employé du technocentre Renault, à Guyancourt dans les Yvelines, s'est donné la mort, en milieu de semaine dernière à son domicile. Dans un courrier laissé à ses proches, il a expliqué son geste par ses difficultés au travail.

Troisième suicide depuis octobre
Ce décès, dont les circonstances n'ont pas encore été établies, intervient trois semaines après la marche silencieuse de salariés de ce technocentre, en hommage à deux de leurs collègues qui s'étaient eux aussi donné la mort, l'un en octobre, l'autre en janvier, sur le site même de Guyancourt.

La CGT du constructeur automobile a réagi mardi en demandant à nouveau une "expertise indépendante" pour mettre en lumière les causes "du mal vivre au technocentre qui ont pu pousser certains salariés à commettre l'irréparable ". Il y a, selon elle, "urgence de répondre aux situations de détresse" des salariés.

Selon le syndicat, "il ne s'agit pas de traiter uniquement les conséquences sociales d'une organisation du travail, d'objectifs et de méthodes de management, mais bien d'agir sur les causes".

La direction: "beaucoup d'interrogations"
La direction de Renault a quant à elle déclaré un peu plus tard que ce nouveau drame "nous pose beaucoup d'interrogations et renvoie chacun à sa part de responsabilité", celle du "management de proximité qui a un rôle essentiel auprès des équipes pour détecter les personnes en difficultés", comme celle "des médecins du travail qui sont extrêmement alarmés malgré la mise en place de l'observatoire d'évaluation du stress" dans l'entreprise.

Et de poursuivre : "la direction doit jouer un rôle majeur pour que les relais les plus proches possibles du management soient là pour assurer cette détection des gens dans des situations difficiles et faire en sorte qu'il y ait peut être plus de lien social dans nos organisations et que les gens soient plus à l'écoute les uns des autres".

Toutefois, selon la direction, ce drame "survient dans un établissement où les conditions de travail ne sont pas les plus difficiles, où le personnel se sent fortement mobilisé". "Ce sont tous des ingénieurs passionnés qui conçoivent les véhicules et il est très difficile de faire le lien avec la charge de travail de Renault prévue dans son contrat 2009", comme le font les syndicats.

Enfin, selon la direction, le "CHSCT - comité d'hygiène et de sécurité - a déjà été très actif depuis le mois de novembre - après le premier suicide - et a notamment validé des solutions d'aménagement" dans l'entreprise.

Le parquet ouvre une enquête
De son côté, le parquet de Versailles a ouvert, dès mardi, soir, une enquête préliminaire. "Au vu du mot qu'il a laissé et pour faire la transparence totale sur cette affaire, le parquet a diligenté une enquête pénale pour vérifier les conditions de travail de ce monsieur", a indiqué une source judiciaire. L'enquête pénale n'a pas pour but de donner les circonstances du décès qui sont "clairement établies", puisqu'il s'agit d'un suicide, mais de rechercher d'éventuelles infractions, comme le harcèlement moral, qui pourraient être en lien avec la mort du salarié.



12/03/2008
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