Economie Sociale et Solidaire
Voici un nouveau site liés à l'emploi mais celui-ci a une spécificité de taille, il se consacre à l'économie sociale et solidaire (ESS). Il a surement de très beaux jours devant lui.
Extrait de l'Edito :
" Un secteur non lucratif qui emploi 2,3 millions de salariés ! Non, vous n’avez pas la berlue. On appelle cela l'économie sociale et solidaire ou ESS. Une économie du lien et pas seulement du bien. Et qui marche. Elle crée déjà 8% de la richesse nationale. Et ce chiffre ne fait que grandir.
Malgré la crise, le secteur qui regroupe aussi bien des coopératives, des mutuelles, des associations et des fondations, a continué à créer des emplois.
Cerise sur le gâteau, il devrait embaucher des dizaines de milliers de collaborateurs supplémentaires dans les années à venir. Il y en aura pour tous les goûts ou presque. Déjà un cadre sur dix dont une majorité de femmes a été séduit par l’ESS. Et pourquoi pas vous ? "
Site : www.jetrouveunjobsolidaire.fr
La définition de l'ESS sur Wikipédia
Voici un autre son de cloche sur l'ESS :
Extrait :
" Se contenter de penser le monde associatif comme un « tiers secteur », c’est à dire comme un secteur dominé, c’est annihiler sa capacité à subvertir l’économie marchande. Il faut donc en finir avec l’enchantement d’un monde associatif pris pour ce qu’il n’est pas et ne peut être (c’est à dire un compromis entre plusieurs logiques antagonistes) pour pouvoir enfin l’aborder comme ce qu’il est devenu : c’est-à-dire un monde du travail."
" Selon ce point de vue, le monde associatif est moins gênant s’il se contente de jouer le rôle de béquilles de l’Etat social et d’alibi moral du nouvel esprit du capitalisme. Il permet en outre d’atténuer les effets négatifs sur la cohésion sociale de la dissociation de la « main gauche » et de la « main droite » d’un Etat se repliant sur ses fonctions régaliennes. L’affirmation de l’unité du salariat associatif est ainsi directement dépendante de la mise en place d’institutions de valorisation monétaire d’une « utilité sociale » dont les critères d’évaluation restent à identifier."
Label qualité de l'orientation professionnelle
Depuis peu existe un nouveau label, celui de l'orientation professionnelle pour tous.
Je vous laisse lire le contenu du cahier des charges sur le site de Légifrance.
Extrait :
" Les organismes reconnus comme participant au service public de l'orientation tout au long de la vie doivent permettre à toute personne, quel que soit son âge ou son statut, d'y trouver toute l'information utile et de s'y voir proposer des conseils personnalisés lui permettant de « choisir en connaissance de cause un métier, une formation ou une certification adaptés à ses aspirations, à ses aptitudes et aux perspectives professionnelles liées aux besoins prévisibles de la société, de l'économie et de l'aménagement du territoire ». Ils se conforment aux critères de qualité, d'organisation et de pilotage définis par le présent cahier des charges.
Ces organismes délivrent leurs services à l'échelle d'un site géographique défini sur un critère de proximité tenant compte notamment des commodités de déplacement et d'accès pour le public."
Étude comparative des effectifs des services publics de l'emploi en France, en Allemagne et au Royaume-Uni
(l'image n'est pas une critique visant PE, je l'ai simplement trouvé drôle)
Source : IGF
RAPPORT
N° 2010M06402
Par lettre de mission du 18 juin
2010, le ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi
et le secrétaire d’État à
l’emploi ont confié à l’Inspection
générale des finances (IGF) la réalisation
d’un benchmark européen sur les effectifs du service public de
l’emploi (SPE) des principaux partenaires européens
de la France, notamment le Royaume‐Uni
et l’Allemagne,
afin d’éclairer le débat sur la «
bonne taille » de l’opérateur principal Pôle emploi.
Voici
les titres et la conclusion de la synthèse :
Je
vous invite à aller lire dans le détail la synthèse (7 pages, Pdf)
A l’été 2010, le SPE français apparaît moins doté en effectifs que les SPE allemand et britannique, notamment en matière d’accompagnement des demandeurs d'emploi
Les écarts résultent selon les missions d’une productivité plus importante ou d’une moindre intensité de l’offre de services du SPE français
L’exercice de benchmark permet de tirer des enseignements sur les politiques d’accompagnement du demandeur d’emploi et sur la gouvernance des services publics de l’emploi. Diverses expérimentations et évaluations ont montré en Allemagne, au Royaume‐Uni et en France qu’une intensification de l’accompagnement du demandeur d’emploi pouvait générer des économies supérieures aux coûts consentis, grâce à une accélération du retour à l’emploi et, par voie de conséquence, une diminution des dépenses d’indemnisation.
De fait, les SPE allemand et britannique ont accru les effectifs en charge de l’accompagnement du demandeur d’emploi, dans un objectif affiché d’amélioration du retour à l’emploi et d’amélioration de l’efficience globale de la politique de l’emploi. L’opérateur principal du SPE britannique (Jobcentre plus) a augmenté de 37 % le nombre de
conseillers sur l’année 2009, afin de maintenir voire intensifier le suivi des demandeurs d’emploi en période de crise. L’opérateur principal du SPE allemand (Bundesagentur für Arbeit) est engagé dans une réduction progressive de la taille des portefeuilles des
conseillers.
Les tendances observées en Allemagne et au RoyaumeUni invitent à réfléchir à une intensification de l’offre de services d’accompagnement des demandeurs d’emploi en France. Dans le contexte actuel de contrainte budgétaire, un tel objectif peut être réalisé, au moins pour partie, au travers d’un redéploiement de personnels vers les services d’accompagnement – via la réalisation de gains d’efficience sur les autres fonctions opérationnelles et support, notamment à Pôle emploi – et d’une différenciation accrue du
suivi des chômeurs en fonction de leur distance à l’emploi. Toutefois, sans une amélioration significative de la situation de l’emploi, ces leviers ne seront probablement pas suffisants pour permettre au SPE français d’atteindre les taux d’encadrement de ses homologues
allemands et britanniques en matière de suivi des chômeurs.
Parallèlement à l’intensification des activités d’accompagnement et de placement, le pilotage du SPE français doit s’appuyer davantage sur des indicateurs de résultats en matière de retour à l’emploi – notamment en ce qui concerne les publics les plus éloignés du marché du
travail.
En matière de gouvernance du service public de l’emploi, quatre pistes de réflexion mériteraient d’être ouvertes selon la mission, au regard des expériences allemande et anglaise.
La première concerne l’adaptation des capacités des SPE aux variations conjoncturelles du marché du travail. Afin d’éviter que le surcroît d’activité généré par la hausse du chômage ne se traduise par une dégradation de l’offre de services aux demandeurs d’emploi, le SPE doit être en mesure de mobiliser, rapidement et à titre transitoire, des capacités supplémentaires. A cet égard, Pôle emploi semble présenter davantage de rigidités que ses homologues étrangers en matière de recrutement de personnels en CDD ‐ mais il a pu recourir aux sous‐traitants en 2009 pour absorber une partie de l’augmentation des demandeurs d’emploi.
La deuxième piste de réflexion porte sur la prise en charge des bénéficiaires des allocations de solidarité active. Alors qu’elle est assurée par l’opérateur principal du SPE au Royaume‐Uni et en Allemagne, elle a été confiée aux départements en France dans le cadre
du dispositif du revenu de solidarité active (RSA). Par ailleurs, les guichets de l’indemnisation et du placement des bénéficiaires du RSA sont séparés, ce qui peut entraîner des difficultés dans le suivi des individus et de leurs démarches d’insertion professionnelle. Un état des lieux pourrait être réalisé pour identifier les bonnes pratiques et les difficultés en matière de coordination des différents acteurs concourant au dispositif, et d’évaluer les effets de cette organisation sur l’insertion professionnelle des allocataires du RSA.
Un troisième chantier de réflexion concerne l’intégration de la formation professionnelle à l’offre de services des SPE, sur le modèle du SPE allemand. Un benchmark spécifique mériterait d’être mené pour en évaluer les effets sur l’employabilité des demandeurs d’emploi.
Enfin, une réflexion pourrait être engagée sur les modalités de recours aux prestataires externes (cotraitants ou soustraitants) dans l’accompagnement et le placement des demandeurs d’emploi. Des expérimentations pourraient être menées, au niveau local, en
s’inspirant des pratiques observées au Royaume‐Uni (orientation systématique de certaines catégories de demandeurs d’emploi vers des prestataires externes après mise en concurrence, afin de bénéficier d’un accompagnement renforcé) ou en Allemagne (droit accordé aux chômeurs de choisir leur prestataire de placement, après une certaine durée de chômage).
Afpa : dépenser moins pour former vite et mal
Source Rue89:| 12/03/2009
Suite à l'article « Afpa : être payé pour être formé, ça ne va plus être possible », publié le 10 mars, Ajuga, formateur qui souhaite rester anonyme, souhaite témoigner de son expérience : pour lui, les conseils régionaux de gauche appliquent exactement la même technique de réduction des coûts que la droite gouvernementale.
Moi aussi je suis formateur à l'Afpa. En réseau informatique. Bac+2.
Je ne me lancerais pas dans le débat sur l'UMP et les syndicats.
En revanche, il y a des éléments indépendants de ça.
La volonté de base, c'est de dépenser le moins possible, donc de baisser
au maximum les coûts. Nationaux d'abord par la régionalisation et les
appels d'offres. Là, les conseils régionaux dits de gauche appliquent
exactement la même technique de réduction des coûts que la droite
gouvernementale, faut pas croire.
Une productivité en hausse constante
En dix ans, notre formation est passée de vingt à trente stagiaires. Avec l'expérience professionnelle, c'est jouable. Mais du coup, les formateurs n'ont plus le temps de travailler sur l'évolution des produits, ce qui peut, à moyen terme, obérer fortement la qualité des stagiaires qui sortent. Et le niveau national n'a pas assez de personnel pour le faire (car non productif directement des fameuses « heures stagiaires », seul critère pris réellement en compte) et doit compter sur les formateurs éventuellement dégagés par leur directeur.
Je peux dire que ça fait maintenant dix ans que je n'ai eu aucun dégagement pour ça, mon directeur m'a expliqué qu'il ne voyait pas d'inconvénient à ce que je participe à ce genre d'étude… le week-end).
Des temps de formation réduits
Le temps de formation est réduit : dans mon cas, 300 heures, ce n'est pas rien. Ça fait presque deux mois ! Sur une formation d'un an, ça fait mal. Et ce n'est qu'un début : l'idée développée en ce moment, c'est de faire des modules courts, très adaptés à des produits donnés, qui permettra aux gens d'être immédiatement employables sur le produit en question, mais sans compétences générales.
Pour faire court, il est plus difficile et plus long d'enseigner à faire un cahier des charges ou une proposition d'organisation informatique que de savoir utiliser Linux version X.Y.Z. ou Windows server).
La sélection à l'entrée
Ensuite, on sélectionne les « clients » qui rapportent : priorité aux CIF. Ah, bien sûr, comme les Fongecifs (fonds de gestion du congé individuel de formation) et autres organismes veulent eux aussi dépenser moins, ils vont demander une participation (on vient de faire signer à un stagiaire un apport de 3000 euros, oui, trois mille ! ).
Par anticipation, certaines Afpa régionales ont supprimé les formations informatiques (vu l'âge moyen des profs, ce n'est pas dur). Bien sûr, si vous êtes chômeur dans une telle région, vous pouvez, en théorie, aller dans une autre région. Mais pourquoi la région X financerait-elle les chômeurs de la région Y, qui ont toutes les chances de repartir chez eux ? Et ma foi, c'est ce que nous commençons à voir : en gros 90% des gens qui entrent dans notre formation sont des locaux.
La suppression des coûts annexes
Hébergement, cantine, foyer… ça a un coût, que les régions ne veulent pas voir, et surtout pas intégrer dans le prix des formations en général (au nom de la concurrence, on n'en parle pas dans les appels d'offre). Prenons un exemple : un nouvel hébergement est en construction à Toulouse, il sera géré par une boite extérieure et réservé totalement aux gens ayant l'aide au logement (et qui ne l'utilisent pas déjà pour loger une famille). Les autres ? euh, qui s'en soucie ? Eh bien pour l'instant, il y a les vieux hébergements, que ladite société extérieure n'a pas voulu reprendre tellement ils sont en mauvais état. Et qui entretiendra ces derniers ? Bonne question.
J'espère donc que vous n'êtes pas un chômeur avec une famille qui veut faire de l'informatique et qui habite, tiens, Mendes par exemple, parce que vous pourrez crever la gueule ouverte. Tout le monde s'en fout. Enfin, pas exactement : on vous répondra qu'on est absolument désolé, mais que c'est la seule chose que nous puissions faire, que c'est l'évolution de la société, et « vae victis ».
Commentaire perso :
Effectivement le monde de la formation ne va pas en s'améliorant (regardons l'EN ! ), la gestion passant avant le développement des compétences ou la reconnaissance des salariés.
Ceci dit l'Afpa reste une entreprise (association..pardon) avec des formateurs très compétents et beaucoup de moyens pédagogiques (salles, ateliers, chantiers, supports....). L'esprit social et l'envie d'aider les plus démunis (qualifications, finances..) est encore bien présent. Bien sur, les nouveaux modes de financements (régions, OPCA, entreprises...) impactent cet esprit social et les conditions de formation (et de recrutement) des stagiaires. Cela touchent aussi la précarisation de ses salariés précaires en CDD, intérim...
Mais pour moi, l'Afpa est toujours la référence en matière de formation et d'insertion professionnelle.